Les tétées et la pesée de bébé

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Le lait est sécrété par les glandes mammaires et le bébé ne peut prendre son premier repas que lorsque cette sécrétion est bien établie, c’est ce qu’on appelle la montée de lait, mais il tète peu le jour de sa naissance. Quand sa toilette est faite et qu’il est bien couvert dans son berceau, il peut attendre plusieurs heures sans rien exiger, il faut éviter autant que possible de lui donner autre chose que le lait de sa maman, surtout ne jamais lui ingurgiter, sous prétexte de le calmer, ni eau sucrée à la fleur d’oranger, ni sirop de chicorée. Ces drogues sont un acheminement vers les maladies d’estomac et d’intestin, les pires ennemis du nourrisson. À peine doit-on lui accorder, s’il crie beaucoup et se montre très affamé, quelques cuillerées tièdes de lait de vache, bouilli et coupé d’un peu d’eau sucrée, bouillie aussi.

 

La tétée selon l’age

 

Dès la première tétée, les repas du bébé seront réglés avec la plus sévère exactitude, il ne tétera que toutes les deux heures, et seulement deux fois pendant la nuit, s’il s’éveille, car on ne le réveillera pas pour le faire téter. Aussitôt la tétée finie, l’enfant sera remis dans son berceau, pour sa sécurité, il doit coucher seul, l’affreux malheur d’étouffer leur bébé en dormant est arrivé à des mères qui l’avaient gardé auprès d’elles dans leur lit. Le repas ne se prolongera pas plus de 12 à 15 minutes et, si le lait est abondant, le bébé ne prendra qu’un côté.

 

À partir de six mois, il ne tétera plus que toutes les trois heures, et plus du tout la nuit s’il ne s’éveille pas. Le nouveau-né doit être pesé régulièrement, parfois avant et après chaque tétée, si son alimentation laisse à désirer et doit être bien surveillée. La mère, cependant, entendra peut-être critiquer autour d’elle l’usage des pesées, décrétées inutiles par des gens qui n’en comprennent pas le véritable but. Qu’elle ne tienne pas compte de ces critiques, tous les médecins qui s’occupent des bébés les pèsent régulièrement, ils n’y perdraient pas un temps précieux s’ils n’avaient pas acquis, par l’expérience, la certitude que la balance est le guide le plus sûr dans l’alimentation du petit enfant, c’est, en effet, le seul moyen de se rendre compte de la quantité de lait qu’absorbe le nourrisson, qu’il en prend assez, ou trop, ou trop peu, trois degrés d’importance égale et capitale, car on peut dire que la santé de l’enfant y tient tout entière.

 

Évolution du poids

Pendant les deux ou trois premiers jours le bébé perd du poids, et la raison en est toute naturelle, c’est que le peu de nourriture qu’il prend, et qu’il s’assimile mal encore, n’est pas en rapport avec les sécrétions et les excrétions de son corps qui s’établissent aussitôt sa naissance. Cette perte de poids est variable, la moyenne est de 150 à 200 grammes, mais, à mesure qu’il s’allaite mieux, il s’accroît et, vers le septième jour, il a repris son poids de naissance, le dixième jour, il pèse à peu près 100 grammes de plus que le premier, et s’il est bien portant, si son estomac digère ce qu’il absorbe et s’il a une nourriture suffisante, il s’accroîtra ensuite régulièrement.

 

La moyenne de la croissance quotidienne pendant les deux premiers mois est de 20 à 30 grammes. Durant le troisième et le quatrième, de 20 à 25 . Pendant le cinquième et le sixième mois, de 15 à 20 g. Pendant le septième et le huitième, de 10 à 15 durant les quatre derniers mois de l’année. Le poids de l’enfant doit être enregistré toutes les semaines, il sera facile, au moyen d’un graphique de suivre, en regard de la courbe normale, sa courbe d’accroissement, si elle devient irrégulière, si le poids cesse d’augmenter, ou s’il augmente ou diminue d’une façon anormale, il faut s’en inquiéter et avertir le médecin.

 

Quelquefois le bébé tète bien et digère le lait qu’il absorbe, ce qui est facile à vérifier par l’examen des gardes robes (elles doivent être jaunes et de consistance ni trop épaisse ni trop liquide), et cependant il maigrit, c’est qu’alors le lait de la mère est peut-être insuffisant et qu’on sera forcé de l’aider. Elle peut, au contraire, avoir trop de lait, le bébé boit de manière immodérée et augmente tous les jours dans de très fortes proportions : 60, 70 et 80 grammes, au lieu de s’en réjouir, la mère doit s’en inquiéter autant, et plus peut-être que d’un amaigrissement, si le médecin n’est pas appelé pour régler l’appétit du petit gourmand, le gros poupon sera bientôt un malade !

 

Attention à la surcharge

L’estomac et l’intestin surchargés, et vite surmenés, ne suffiront plus à la besogne, les coliques, les vomissements, les garde-robes vertes et grumeleuses apparaîtront, symptômes de la terrible gastro-entérite (inflammation de la muqueuse de l’estomac et de l’intestin) qui tue, à elle seule, plus de nouveau-nés mal soignés que toutes les autres maladies.

 

D’ailleurs, et il faut bien que la mère en soit avertie, presque toujours, quand son enfant a une maladie d’estomac et d’intestin, c’est par sa faute ! C’est parce qu’elle s’entête dans des idées fausses et désobéit au médecin, elle croit que plus, elle nourrit son bébé, plus elle le rend vigoureux, si elle le nourrit trop, elle fait tout le contraire, l’estomac fatigué ne peut bientôt plus rien digérer, l’enfant souffre, tombe malade et dépérit. Si le médecin défend à la mère de le faire téter trop souvent, de lui donner, surtout, autre chose que du lait, c’est parce qu’il sait mieux qu’elle ce que l’estomac d’un enfant peut supporter sans fatigue et digérer avec profit.

 

Les cris du bébé ne prouvent pas toujours qu’il a faim, ils ont souvent une autre cause, l’enfant peut souffrir, il peut avoir besoin d’être changé, quelque chose, dans ses vêtements, le gêne ou le blesse peut-être, il faut s’en assurer. Mais si le médecin juge qu’il a une nourriture suffisante et qu’il tète bien, la mère doit avoir le courage et la patience de laisser crier son patient jusqu’à l’heure fixée, et régler ses repas de façon à ne jamais donner à l’estomac une nouvelle charge avant que la digestion de la dernière tétée soit complètement faite.

 

Souvent aussi la mère, si elle ne se renseignait très attentivement par la pesée, ne s’apercevrait pas que son bébé, au contraire, dépérit parce qu’il ne s’alimente pas assez. Il semble téter, il suce, mais n’avale rien, soit qu’il ne trouve pas de lait, soit que le lait lui arrive difficilement, bientôt affaibli il n’essaye même plus de téter et toutes ses fonctions se ralentissent, il dort beaucoup et ne crie pas. Mais, il serait dangereux de s’y tromper, ce n’est pas un enfant sage, c’est un enfant qui se meurt !

 

Si on l’abandonnait à lui-même, il deviendrait si faible qu’il faudrait le mettre dans une couveuse et le soigner comme un enfant débile, jusqu’à ce qu’il soit redevenu assez fort pour téter. L’enfant peut avoir aussi un défaut de conformation de la bouche, ou bien du muguet, du rhume, toutes choses qui l’empêchent de téter. Le lait de la mère, pour une raison quelconque, peut devenir moins bon, ou moins abondant, ou bien, s’il a pris la quantité normale, le bébé n’augmente pas, parce qu’il ne se l’assimile pas bien.

 

Certes, la mère ne saurait découvrir la cause de tous ces accidents et y remédier, mais elle doit, au moins, pour les prévoir, connaître les risques que son ignorance, quelquefois sa négligence, peuvent faire courir à son nourrisson, et la balance, en lui donnant l’alarme, lui permet d’appeler le médecin avant qu’il soit trop tard pour sauver son enfant. En résumé, les bébés ne doivent téter que huit ou dix fois dans les 24 heures et téter de 12 à 15 minutes au plus.

 

En général, ils ne prennent rien le premier jour ou moins de 30 grammes de lait, en moyenne, le second jour, un peu plus de 150 grammes, le troisième jour, 400 grammes, le quatrième et le cinquième, 550 grammes, puis, lorsqu’ils sont particulièrement développés et que le lait leur arrive facilement, près de 600 grammes.

 

Mais ces quantités ne peuvent, naturellement, pas être données comme une règle fixe, la qualité du lait, l’état de l’appareil digestif de l’enfant, des accidents, des troubles passagers peuvent les faire varier plus ou moins. Cependant, le bébé bien portant doit s’accroître régulièrement, s’il pèse 3 250 grammes à sa naissance, il pèsera 9 kilogrammes à la fin de sa première année avec un accroissement normal.

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Santé et Hygiène

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